Melville, la nuit

Appelez-moi Melville Tilh-Pluñvenn. 
J’avais un autre nom avant, mais il n’a plus lieu d’être.

Ici, chez moi, j’écris. Je dépose des bouts d’histoires et d’idées, des bouts d’intimité. Il y a des images aussi, parfois crues, parfois non. On dira que c’est un espace d’expression libre pour moi. Je ne sais pas si ça vous intéressera, mais cette question-là vous appartient à vous.

Je suis garçonne, queer, conteuse, effondriste, bisexuelle, anarchiste, joueuse, non-binaire, exploratrice, mélomane, polyamoureuse, cycliste, antisexiste, joyeuse et mélancolique. Je suis plumage et tilleul. Je suis « el ».  Tout ça fait partie de moi, ce sont les briques de mon Lego, de celles que j’utilise pour poser des mots les uns derrières les autres.
Vous voilà prévenues.

J’ai fait de plus loin que moi un voyage abracadabrant
il y a longtemps que je ne m’étais pas revu
me voici en moi comme un homme dans une maison
qui s’est faite en mon absence
je te salue, silence

je ne suis pas revenu pour revenir
je suis arrivé à ce qui commence

Gaston Miron – Liminaire

Là-bas, il y a les plus grandes tempêtes auxquelles j’ai assisté de toute ma vie. Les vagues s’y font ogres, j’ai moi-même failli finir dévoré. Il y a aussi des éclaircies dont la lumière n’est à nulle autre pareille. L’île, c’était un endroit de fascination, un exotisme à portée de main. J’avais grandi sur le continent, non loin de la mer. Je savais confusément que l’on y vivait le monde différemment. Les repères n’étaient pas les mêmes, la temporalité non plus. Les marées y imprimaient leur rythme et le paysage...

L’île

Salut ma ville, je suis partie. Un peu vite, un peu discrètement ; je n’ai pas voulu te déranger. Je t’ai aimé ma ville. Je t’aime toujours. On n’efface pas dix-huit ans d’histoire commune comme ça. Mais voilà, là, maintenant, j’ai besoin d’autre chose. Tu sais, c’est avec toi que j’ai vécu ma deuxième vie, ma vie d’homme. On s’est baladé, moi dans tes bras, alors que tu me montrais des recoins magiques. Tu m’as fait le grand spectacle un nombre incalculable de fois. Je ne regrette rien de nous....

Mourrir un peu