L’île
Là-bas, il y a les plus grandes tempêtes auxquelles j’ai assisté de toute ma vie. Les vagues s’y font ogres, j’ai moi-même failli finir dévoré. Il y a aussi des éclaircies dont la lumière n’est à nulle autre pareille.
L’île, c’était un endroit de fascination, un exotisme à portée de main. J’avais grandi sur le continent, non loin de la mer. Je savais confusément que l’on y vivait le monde différemment. Les repères n’étaient pas les mêmes, la temporalité non plus. Les marées y imprimaient leur rythme et le paysage changeait sans cesse. Tout y semblait plus poétique, nourri d’une atmosphère particulière que je percevais sans savoir la décrire. Cet au-delà de mes territoires familiers, je m’y suis aventuré pour la première fois une nuit de fin d’été.