Melville, la nuit

Marcel (1/3)

Le principal trait de votre caractère ?
C’est compliqué comme question. L’optimiste, la curiosité, la gentillesse ? Tout ça a l’air très prétentieux, et si j’ai conscience de mes forces, j’ai toujours peur de les surestimer, de négliger mes faiblesses. J’aime aimer, j’aime construire, je crois que la plupart des humains sont formidables ou ont le potentiel de l’être. Oui, peut-être qu’on peut dire que c’est l’optimisme.


La qualité que vous préférez chez un homme ?
La délicatesse. Rien de me plaît plus chez un homme que de le voir faire attention aux personnes qui l’entourent, faire preuve de sollicitude, d’écoute, de gentillesse.

La qualité que vous préférez chez une femme ?
Je crois que c’est l’intelligence et la créativité. J’aime admirer les femmes qui m’entourent. Je suis aussi très sensible au caractère et au courage.

Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ?
Le respect. C’est un peu abrupt, dit comme ça. Mais c’est important pour moi. Le respect, pour moi, c’est de ne pas faire vivre à autrui ce qu’on ne voudrait pas subir. Bien entendu, il y a des cas périphériques, par exemple si on me demande de faire quelque chose que je ne voudrais moi-même pas subir. Et puis je ne pars pas du principe que mes ami.es sont partant.es pour tout ce qui pourrait me plaire à moi.
Je vais reformuler : la communication respectueuse. Celle qui prend en compte l’altérité, les besoins et les limites de l’autre.

Votre principal défaut ?
Si je me fie à mon entourage, je suis une personne exigeante. C’est assez étrange parce qu’à part les notions de respect présentées avant, je n’ai pas l’impression d’attendre beaucoup de choses des personnes que je croisent. Mais il semble que mon attitude, ma façon d’être – notamment dans l’exigence que je m’impose à moi-même sur un certain nombre de points – génère une pression pour les autres. Ce n’est pas sans m’attrister, mais je n’ai pas encore trouvé le moyen de contrecarrer ça.

Votre occupation préférée ?
C’est difficile de choisir. Lire, écrire, regarder films et séries, cuisiner, faire l’amour, se promener, jouer, créer des jeux … Je crois que j’aime par dessus-tout partager mes enthousiasmes avec des personnes pour qui j’ai de l’affection. La forme que ça peut prendre m’importe assez peu, mais j’aime découvrir en compagnie de quelqu’un, ou faire découvrir ce que j’ai moi-même trouvé lors de mes explorations.

Votre rêve de bonheur ?
Un lieu de concorde. Un espace où chacun.e peut prendre soin d’autrui, où nous prenons soin de nous en tant que collectif, où nous vivons, où nous travaillons à subvenir à nos besoins, où nous aimons, où nous inventons une façon d’être qui ne laisse pas les dominations s’installer. Un endroit pour s’enthousiasmer ensemble et respecter pourtant nos besoins de solitude.

Quel serait votre plus grand malheur ?
Je crois que ce serait de ne plus être aimé.e d’amour. J’aime profondément aimer, j’aime être aimé.e, j’aime ce partage intime, cette envie de faire partie de la vie d’autres personnes et cette conscience que l’envie est réciproque. L’amour que peuvent me porter des personnes que j’aime, c’est mon armure, ma batterie, mon lever de soleil. Ca me donne envie d’en être digne, ça me rend meilleur.e, je crois.

Ce que vous voudriez être ?
Je crois que j’aimerais être explorateurice. Je rêve de partir découvrir des lieux, des idées, des oeuvres encore inexplorées et de les ramener en terre familière. Ça n’a pas besoin d’être un voyage physique ni lointain, juste une démarche vers des territoires sauvages, même symboliquement. La curiosité me tient lieu de courage, elle me pousse là où je n’ai pas encore mis les pieds. Je veux pouvoir en faire profiter les personnes qui n’ont pas cette disposition d’esprit, ou qui vivent dans un tissu de contraintes trop fort pour s’élancer.

Le pays où vous désireriez vivre ?
Je crois que le pays où je voudrais vivre n’existe pas encore. Et puis c’est grand, un pays, et ça a des frontières. Je n’aime pas beaucoup les frontières. J’aimerais vivre dans un pays qui lutte activement contre les systèmes de domination, qui prend soin de sa population humaine et autre qu’humaine, qui érige la solidarité en valeur cardinale et qui n’oublie jamais qu’au bout du compte, il faut bien que nous trouvions des solutions pour vivre ensemble le plus justement possible.