Je crois qu’il n’y a pas de plus belle émotion pour moi que la complicité. Cette petite bulle partagée avec une, un, des autres, cette sensation que l’on a notre petit monde à nous. Il n’y a pas de pouvoir, dans la complicité. Je crois qu’on ne peut pas être complice avec quelqu’un qui nous domine ou que l’on domine. Il me semble que dans cette émotion, on a besoin d’être au même endroit, embarqué.es dans le même pacte secret.
Quand je me sens complice, je me sens en confiance, et digne de confiance. Je me sens plein.e d’amour et de joie. On construit ces histoires qui n’appartiennent qu’à nous, on rit ensemble des mêmes évocations.
Il y a pour moi quelque chose de très attrayant dans la complicité des autres. L’envie de faire partie du club, mais aussi le simple plaisir de voir ces liens invisibles tissés entre les personnes. Elles se regardent et on sait qu’elles se comprennent. Bien entendu que quand on n’est pas dans la confidence, c’est excluant. Bien entendu que ça peut être difficile, désagréable, que ça peut nous renvoyer à notre propre solitude.
Bien entendu que j’ai été jaloux.se, et que ça m’arrive encore, parfois. J’aimerais que ce ne soit pas le cas, je sais que ce n’est pas la faute des autres. Je crois que je le suis de moins en moins.
Il me semble que rien ne m’intéresse plus dans une relation que ce lien-là. J’ai l’amour complice. J’ai envie que mon être à l’autre dise silencieusement “Hey, viens, on va jouer ensemble”. C’est un jeu coopératif. On ne gagne qu’ensemble, parce que c’est précisément dans la joie immaculée de chacun.e que se trouve la victoire. C’est dans l’histoire que racontent nos sourires qui se croisent que je nourris mes émois. Ce lien-là est sympathique, il nous met en résonance sans même le moindre contact. Il nous suffit de nous trouver l’un.e à côté de l’autre pour le ressentir, comme deux pendules qui se mettent à osciller à la même allure.
La complicité, c’est la magie affective que je m’efforce d’apprendre au contact de toustes, au contact de toi.