Melville, la nuit

Cinq émois cinématographiques

J’ai pas très envie de raconter ma vie. Peut-être que je partagerais des idées, des interrogations, des réflexions. Peut-être (sûrement) que je partagerais des recettes de cuisine! Là j’ai envie de poser les images qui m’ont bouleversé.e l’année passée. Je ne saurais pas trop classer ça, pas par ordre de préférence en tout cas. Tous les films ne sont pas de 2019 ; on s’en fout.

Heart Beats Loud

Réal : Brett Haley

Nick Offerman en disquaire new-yorkais fatigué, Ted Danson en barman chamanique, la voix de Kiersey Clemons, son nez, ses yeux… C’est le film de la tendresse, le diabolo à l’orange amère en fin d’été.
Une scène : au début, quand Franck veut entraîner Sam en jam-session.

Proxima

Réal : Alice Winocour

Après “The Martian”, je vais finir par croire que j’ai un faible pour les films d’astronautes. Moi qui ne suis habituellement pas particulièrement touché.e par le jeu d’Eva Green, elle m’a ici donné ses larmes. Une histoire de douleur, une histoire d’amour filial, une histoire de résilience, aussi. Et puis un film de meuf, faut bien le dire.

Une scène : les retrouvailles entre Sarah et Stella, une grande paroi glacée entre elles deux.

Les misérables

Réal : Ladj Ly

À qui pensera-t-on, dans longtemps, quand on parlera des Misérables ? À Hugo ou à Ly ? J’imagine qu’il est bien trop tôt pour le dire. Mais moi j’ai pris une, dix, cent claques émotionnelles. Enfoncé.e dans mon fauteuil de cinéma, les mains crispées sur le tissu. C’est pas un film, c’est un cri.

Une scène : l’arrivée d’Issa dans la séquence finale, aussi puissante que la dernière image de “Un prophète”.

Portrait de la jeune fille en feu

Réal : Céline Sciamma

Je n’ai pas vu “Naissance des pieuvres”.
Adèle Haenel, pour moi, ça a été une immense découverte dans “Les Combattants”. La guerrière qui mange du smoothie de poisson cru. Céline Sciamma, c’était “Ma vie de Courgette”.
Et les deux ensembles, et ces costumes, et ces lumières, et Noémie Merlant… Pfiou…

Une scène : Héloïse qui taxe une pipe à Marianne, comme à un bad boy en veste de cuir à l’arrière du lycée.

L’époque

Réal : Matthieu Bareyre
Y’a beaucoup de films français dans cette sélection. Y’a même un documentaire. Un collage méticuleux de petits morceaux de nuits. C’est quoi une génération ? Je crois que c’est un peu ce qu’on voit dedans, un truc qu’on peut sentir mais pas vraiment saisir. Je sais pas si c’est la mienne ; je crois que non. Mais ça m’a touché de les regarder, de voir ce que nous avons parfois en partage, et parfois non.

Une scène : est-ce qu’on peut choisir autre chose que le monologue final de Rose ?