Melville, la nuit

Marcel (2/3)

La couleur que vous préférez ?
Ma couleur préférée, je crois que c’est le violet. Sans que je parvienne vraiment à expliquer pourquoi, je la ressens comme une couleur carrefour. Elle est au croisement du chaud et du froid, elle est ample.


La fleur que vous aimez ?
J’aime la fleur de tilleul. Le tilleul c’est l’apaisement, la joie, l’amitié, la fidélité, l’amour. Et puis ce sont des fleurs hermaphrodites…


L’oiseau que vous préférez ?
J’ai deux oiseaux préférés, ou plutôt deux symboles sous forme d’oiseaux. Le premier c’est l’oiseau-couleur qui illumine le monde de son plumage vif et bigarré. Pour moi, il se matérialise sous la forme du martin-pêcheur, au croisement de l’eau, de la terre et de l’air. Il plonge dans les profondeurs pour en ramener des trésors argentés.
Le second, c’est l’oiseau noir. C’est la solitude, la mélancolie, une certaine forme de calme méditatif aussi. Il prend parfois l’aspect d’un cormoran, mais le plus souvent c’est une murmuration d’étourneaux.


Vos auteurs favoris en prose ?
Il y en a beaucoup que j’aime, certains mêmes – comme Maurice Dantec – dont je me sens très éloigné humainement et politiquement. J’ai beaucoup aimé les écrits de Chuck Palahniuk, mais je n’en ai pas lu depuis longtemps. Mon auteur de coeur, c’est Neil Gaiman. Je l’admire littérairement et humainement. J’adore lire ses introductions de recueils de nouvelles. Je n’ai pas lu beaucoup d’autrices, mais j’ai très envie de découvrir le travail d’Ursula Le Guin.


Vos poètes préférés ?
Je suis amoureux.se de la plume d’un poète québécois : Gaston Miron. Ca me résonne à l’intérieur. Toujours chez les Québécois, les textes de Pierre Lapointe me touchent aussi profondément. Chez les Français, Jacques Prévert me chamboule et je découvre les textes de Rosemonde Gérard avec un immense plaisir. Et puis n’oublions pas Anne Sylvestre ! Enfin, en poésie anglophone, je reste en pâmoison devant Tom Waits.


Vos héros favoris dans la fiction ?
J’aime les gens qui doutent. Il n’y en a pas beaucoup dans les héros de fiction, je trouve. Peut-être que les personnages masculins des séries de Aaron Sorkin comptent parmi ceux qui me touchent. Des hommes intelligents, désireux de faire le bien, mais qui doutent et parfois échouent. J’aime les héros qui ont des failles et les acceptent.


Vos héroïnes favorites dans la fiction ?
Paradoxalement, j’aime les personnages féminins qui montrent une grande force de caractère. Je crois que ma préférée, c’est Leslie Knope, dans la série Parks & Recreation. Amy Poehler, qui l’incarne, joue aussi Joy dans le film Inside Out, avec la même énergie. Cet élan solaire, cette énergie au service du bonheur de tous, parfois jusqu’à l’excès, je m’y retrouve.


Vos compositeurs préférés ?
Je navigue surtout dans le répertoire musiques actuelles, où des personnes comme Tigran Hamazyan, Rone, Bachar Mar-Khalife, Trent Reznor, les musiciens de Mount Kimbie, Den Sorte Skole ou Egopusher me retournent la tête, mais aussi des chanteureuses comme Saint-Vincent, Esperanza Spalding, Nina Simone, Andrew Bird, ou les groupes Dakhabrakha et Jambinaï. Dans un registre plus classique, j’ai un faible pour Chopin, Satie et Gershwin.


Vos peintres favoris ?
Je suis assez inculte en peinture (un comble quand on sait que ma propre mère est artiste plasticienne). J’aime Van Gogh, probablement autant pour l’atipicité du personnage que pour son travail. J’aime aussi beaucoup le travail d’un graffeur rennais du nom de WAR!. Je crois que je n’ai pas un grand attrait pour les oeuvres de la renaissance.


Vos héros dans la vie réelle ?
Ceux qui osent pleurer par amour ou par conviction, qui croient à la vertu d’un sourire et qui ne cèdent pas à l’injonction de la compétition. J’aurais un certain nombre d’exemples dans mon entourage personnel (parce que j’ai beaucoup de chance), mais en figure historique, qui donc ? Mandela ? L’abbé Pierre ? Luther King ?
Tiens, un héros plus contemporain : Cédric Herrou.